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Team Soview

Entretien : « Au Ghana,… le marché de l’art demeure encore timide » dixit Barbara Kokpavo

Au Ghana, Africa Prime Initiative (Api) a lancé une bourse de subvention. Il  s’agit d’une aide à la création qui est à sa deuxième édition. Ce pays, comme tout autre pays africain, regorge aussi des richesses culturelles et artistiques. Et pour mener à bien cette mission, la galerie Soview a été mise en collaboration afin de sélectionner cinq artistes bénéficiaires et qui sont connus depuis le mois de mai 2024. L’objectif de cette bourse est de permettre à ces artistes de créer des œuvres qui feront objet des expositions collectives ou solo dans des galeries d’art. Mais elles ne se contentent pas d’exposer et de vendre des œuvres. Ces galeries jouent également un rôle clé dans le développement des carrières des artistes, le marketing, le réseautage, les relations publiques, la gestion de projets, ainsi que la gestion administrative et financière. Dans cet entretien, Barbara Kokpavo, fondatrice et directrice de ladite Galerie, revient sur les particularités de cette bourse, de l’art africain, en général et ghanéen, en particulier. 

Propos recueillis par Julien Tohoundjo

Vous avez participé à l’étude des candidatures des artistes dans le cadre de ce programme d’aide à la création avec Api. Selon vous, qu’est-ce a fait la particularité de cette bourse ? 

La bourse “Africa Prime Initiative” (Api) représente un soutien essentiel. Elle vient en aide à des artistes émergents, renforçant leur motivation dans un contexte où l’accompagnement artistique existe peu. Ce qui rend cette bourse particulièrement remarquable, c’est le profil de son fondateur. Il s’agit Yaya Moussa qui est un Philanthrope et mécène d’origine africaine. Yaya Moussa avec la branche philanthropique Api s’engage avec passion à donner à l’Afrique une voix forte sur la scène mondiale, en mettant en lumière les talents et la créativité du continent. Cet engagement peut permettre à l’Afrique de participer à l’écriture de sa propre histoire. Cette vision portée par Api résonne parfaitement avec notre engagement et nos ambitions, à soutenir et promouvoir l’art et les artistes du continent africain.

Dans quelle mesure les candidatures reçues ont eu d’impact sur la sélection ? 

Nous avons reçu un grand nombre de candidatures, et il a été particulièrement difficile de sélectionner les cinqfinalistes en raison du nombre impressionnant d’artistes talentueux qui ont postulé. Cependant, ces finalistes se sont distingués par la maturité de leurs projets et par la force de leur identité artistique. Nous sommes très heureux de cette sélection et impatients de voir ces artistes poursuivre leur parcours.

Vous êtes une galerie d’art et cela sous-entend que vous avez des politiques en vigueur, surtout pour la promotion de l’art au Ghana. Cette bourse à laquelle vous avez été associé a-t-elle eu de l’impact sur vos politiques ou vient-elle comme un renforcement pour définir d’autres objectifs ? 

La bourse du Api vient en appui à nos objectifs. Il est vrai que lors de notre atelier avec les finalistes nous avons pris pleinement conscience de l’importance cruciale de créer des échanges réguliers avec les artistes émergents. Il est essentiel de renforcer leur formation et d’organiser des ateliers fréquents pour les connecter davantage au marché de l’art. Ces initiatives peuvent jouer un rôle déterminant dans leur préparation à une carrière artistique. Nous souhaitons également accompagner les artistes au-delà de notre écurie, afin qu’ils puissent comprendre les rouages et les règles du monde et du marché de l’art, et ainsi naviguer avec confiance dans cet univers.

Quelles sont les actions que vous menez déjà afin de participer à la promotion de ces artistes ? 

Nos actions sont celle d’une galerie, donc entièrementdédiée à la promotion des artistes. Nous consacrons notre espace à la scène artistique et aux artistes, en les mettant en avant à travers nos expositions et événements.  Nos collaborations sont également axées sur cette même priorité, visant à offrir une visibilité accrue et un soutien à nos artistes.

De nos jours, quel est l’état des lieux en ce qui concerne le marché de l’art au Ghana et ce, par rapport à celui mondial ? 

Au Ghana, bien que la scène artistique soit dynamique et vibrante, le marché de l’art demeure encore relativement timide. La crise économique actuelle a exacerbé cette situation entraînant une baisse des ventes depuis l’année dernière. Mais, il est important de souligner que l’intérêt pour l’art reste bien présent et continue de croître.

Quel message avez-vous à l’endroit des artistes sélectionnés et ceux qui ne le sont pas ? 

Je tiens à adresser mes plus sincères félicitations aux cinq finalistes de la bourse Api 2024 : Arthur Emmanuel Afriyie; QuarshieDela (Medaasei); ElroySalam ; Hannah Baah Entsiful et Mary-Jo Adjetey. Ces artistes se sont distingués par leur identité artistique unique et accomplie, mais ils restent à faire. Ils auront encore de nombreux défis à relever. À ceux qui n’ont pas été sélectionnés, je tiens à préciser qu’ils n’ont pas démérité. Nous espérons pouvoir organiser d’autres bourses pour offrir davantage d’opportunités aux artistes émergents et continuer à encourager la créativité.

Avez-vous quelque chose à ajouter pour finir cet entretien ?

La scène artistique africaine est dynamisme et talentueuse mais elle a besoin d’être encourager et valoriser par sa communauté, par les gouvernements et encore plus de mécènes comme Yaya Moussa. Elle a besoin de subventions et des infrastructures essentielles pour que l’art puisse se développer pleinement et rayonner sur la scène internationale.






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